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Anatomie de l’œil

L'œil est un organe sensoriel hautement spécialisé situé dans l'orbite osseuse. La fonction principale de l'œil est de détecter les stimuli visuels (photoréception) et de transmettre les informations recueillies au cerveau par l'intermédiaire du nerf optique (II). Dans le cerveau, l'information provenant de l'œil est traitée et puis finalement traduite en une image.

L'œil humain moyen peut voir environ 100 nuances de couleurs différentes et a une résolution égale à 576 gigapixels. Ces caractéristiques remarquables de notre œil sont rendues possibles par la structure complexe du globe oculaire. Le globe oculaire est constitué de trois couches, aussi nommées tuniques : fibreuse, vasculaire et nerveuse (rétine). Sur le plan fonctionnel, la couche la plus importante est la rétine, qui reçoit les stimuli visuels externes. Le pôle postérieur du globe oculaire est relié au nerf optique (II) qui transmet les informations de la rétine à l'encéphale. Après traitement dans le cortex cérébral, les stimuli visuels deviennent des informations visuelles, c'est-à-dire la perception consciente de l'environnement d'un être humain.

Cet article discutera de l'anatomie et de la fonction du globe oculaire.

Points clés sur le globe oculaire
Définition et fonction Organe sensoriel sphéroïdal qui réceptionne les stimuli visuels et les transmet à l'encéphale.
Parties Couche fibreuse (sclère, cornée)
Couche vasculaire (choroïde, corps ciliaire, iris)
Couche nerveuse (rétine)
Sommaire
  1. Vue d’ensemble
  2. Gaine du bulbe de l'œil (capsule de Tenon)
    1. Fonction
  3. Couche fibreuse (externe)
    1. Sclère (sclérotique)
    2. Cornée
  4. Couche vasculaire (Uvée)
    1. Choroïde
    2. Corps ciliaire
    3. Iris
  5. Couche nerveuse (rétine)
    1. Neurorétine
    2. Épithélium pigmentaire rétinien (EPR)
    3. Vascularisation
  6. Les milieux réfractifs du globe oculaire
    1. Cristallin
    2. Corps vitré 
    3. Humeur aqueuse
  7. Notes cliniques
    1. Syndrome de Claude Bernard Horner
    2. Œdème papillaire
    3. Réflexes cornéens et pupillaires
    4. Hyphémie
    5. Presbytie
    6. Cataracte
    7. Abrasions et lacérations de la cornée
    8. Obstruction des vaisseaux de la rétine centrale 
    9. Glaucome
    10. Décollement de la rétine
  8. Sources
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Vue d’ensemble

Le globe oculaire se trouve dans l'orbite, entouré de tissu adipeux. Il est enveloppé d'une fine gaine appelée capsule de Tenon.

Le globe oculaire est constitué de trois couches distinctes. De la plus superficielle à la plus profonde, il comprend:

  • La couche fibreuse, est composée de la sclère et de la cornée. La sclère est une couche opaque qui entoure les cinq sixièmes postérieurs du globe oculaire. La cornée est une couche transparente qui est en continuité antérieure avec la sclère et qui occupe le sixième antérieur du globe oculaire.
  • La couche vasculaire, également appelée uvée ou tractus uvéal. Elle se compose de trois parties continues les unes par rapport aux autres. De l'arrière vers l'avant, il s'agit de la choroïde, du corps ciliaire et de l'iris. 
  • La couche nerveuse, également appelée rétine, qui est la couche la plus interne du globe oculaire. La rétine elle-même est divisée en deux couches : une couche externe pigmentée et une couche interne neurosensorielle.

Ces trois couches forment le contour circulaire du globe oculaire. L'intérieur de l'œil contient les deux structures de réfraction de l'œil appelées le cristallin et le corps vitré. Avec la cornée et l'humeur aqueuse, le corps vitré et le cristallin font partie des milieux réfractifs du globe oculaire. Le rôle des structures de réfraction est d'infléchir la direction de la lumière qui tombe sur l'œil et de la focaliser sur la rétine.

Sur la coupe transversale de l'œil, on peut identifier les deux chambres du globe oculaire remplies d'humeur aqueuse : la chambre antérieure et la chambre postérieure. La chambre antérieure du globe oculaire se trouve entre la cornée et l'iris. La chambre postérieure du globe oculaire est plutôt une cavité en forme de fente, située entre l'iris et le cristallin.

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Gaine du bulbe de l'œil (capsule de Tenon)

La capsule de Tenon est un feuillet fascial qui forme l'orbite autour du globe oculaire. En avant, il s'attache à la sclère, tandis qu'en arrière, il fusionne avec les méninges qui enveloppent le nerf optique (II). La surface interne du fascia est lisse et est séparée de la surface de la sclère par un espace potentiel appelé espace épiscléral.

La surface externe de la capsule de Tenon fournit les points d'attache aux muscles extraoculaires. Le tendon de chaque muscle pénètre dans la gaine aponévrotique, qui se réfléchit sur ses tendons, formant une courte gaine autour d'eux. Ces projections en forme de gaine sont importantes car elles s'attachent aux structures environnantes de l'orbite, ce qui limite l'action des muscles extraoculaires. Les deux gaines tendineuses les plus importantes sont celles qui entourent les tendons des muscles droits médial et latéral. Le premier est appelé ligament de contrôle médian et s'attache à l'os lacrymal. Le second est appelé expansion fibreuse du muscle droit latéral du bulbe de l'œil et s'attache à l'os zygomatique.

Fonction

La fonction de la capsule de Tenon est de protéger le globe oculaire, de le positionner dans l'orbite et de permettre l'action des muscles extraoculaires. Bien que l'espace potentiel épiscléral existe entre le fascia et le globe oculaire, il y a en fait très peu de mouvement entre l'œil et la gaine, ce qui signifie que le fascia et l'œil se déplacent ensemble dans le corps adipeux de l’orbite.

Couche fibreuse (externe)

Sclère (sclérotique)

La sclère est une couche externe blanche et opaque qui entoure les cinq sixièmes postérieurs du globe oculaire. La sclère est plus épaisse à l'arrière et devient progressivement plus fine à l'avant. Le pôle postérieur de la sclère est perforé par le nerf optique (II) et ce site est désigné comme le foramen scléral postérieur. Ici, les deux tiers externes de la sclère sont en continuité avec la gaine durale du nerf optique (II).

Le tiers interne de la sclère est traversé par les nombreuses fibres du nerf optique (II) qui forment une structure en forme de tamis appelée lame criblée. Outre les axones du nerf optique (II), la lame criblée permet le passage de l'artère et de la veine centrale de la rétine.

La sclère présente trois autres séries d'orifices : les orifices antérieurs, moyens et postérieurs.

  • Les quatre orifices antérieurs sont situés au niveau des attaches sclérales des muscles droits et transmettent les artères ciliaires antérieures.
  • Les 4-5 orifices moyens se trouvent en arrière de l'équateur de l'œil et transmettent les veines vortiqueuses.
  • Les nombreux orifices postérieurs se trouvent autour du foramen scléral postérieur et servent au passage des artères, veines et nerfs ciliaires longs et courts.

Le bord antérieur de la sclère est en continuité avec la cornée. La ligne de leur jonction est appelée limbe sclérocornéen (cercle pericornéen) ou limbe cornéen. Postérieurement à la jonction et à l'intérieur de la surface interne de la sclère se trouve un canal circulaire appelé sillon scléral interne qui contient le sinus veineux scléral (canal de Schlemm). La lèvre postérieure du sillon scléral interne présente une projection dirigée vers l'avant et l'intérieur, appelée calcar de la sclère, qui sert de point d'attache au muscle ciliaire.

Structure

La plupart des auteurs divisent la sclère en trois couches distinctes :

  • L'épisclère est la couche de tissu conjonctif la plus externe. Superficiellement, il est relié à la capsule de Tenon, tandis que sa surface profonde recouvre le stroma scléral. La partie la plus antérieure de l'épisclère contient un plexus épiscléral artériel formé par les branches des artères ciliaires antérieures. Ce plexus n'est normalement pas visible, mais en cas d'inflammation, il se congestionne, ce qui donne l'aspect caractéristique des "yeux rouges" chez la personne affectée.
  • Le stroma scléral est composé du tissu conjonctif dense et irrégulier qui donne à la sclère sa couleur blanche caractéristique. Le changement de couleur de la sclère peut indiquer un processus pathologique dans l'organisme ; par exemple, une sclère jaune peut indiquer des maladies du foie telles que l'hépatite.
  • La lamina fusca est la couche la plus interne de la sclère et doit son nom au grand nombre de mélanocytes qu'elle contient. La lamina fusca recouvre la choroïde, la couche la plus externe du tractus uvéal. L'espace potentiel entre la lamina fusca et la choroïde est appelé espace périchoroïdien et est traversé par les artères et les nerfs ciliaires postérieurs longs et courts.

Vascularisation et innervation

La partie antérieure de la sclère est vascularisée par le plexus épiscléral. La partie postérieure de la sclère est vascularisée par les branches des artères ciliaires postérieures longues et courtes.

La partie antérieure de la sclère est innervée par les nerfs ciliaires longs, tandis que la partie postérieure est innervée par les nerfs ciliaires courts.

Function

La sclère a pour fonction de protéger le contenu interne de l'œil des traumatismes mécaniques. De plus, sa structure rigide contribue à maintenir la forme du globe oculaire et à maintenir les structures de l'œil en place, notamment lors des contractions des muscles extraoculaires.

Cornée

La cornée comprend le sixième antérieur de la couche fibreuse du globe oculaire. Il s'agit d'une couche circulaire transparente qui recouvre la pupille, l'iris et la chambre antérieure de l'œil. La cornée est nettement plus convexe vers l'extérieur que la sclère. C'est pourquoi le limbe scléro-cornéen présente un sillon peu profond sur sa surface externe, appelé sillon de la sclère.

La cornée est la plus épaisse à sa périphérie et s'amincit progressivement vers son centre. D'un point de vue microstructurel, la cornée est entièrement composée de protéines et de cellules organisées en cinq couches, qui sont, de la plus superficielle à la plus profonde, les suivantes :

  • L'épithélium cornéen pavimenteux stratifié non kératinisé est constitué de 5 couches de cellules au centre, tandis qu'à la périphérie, il contient jusqu'à 10 couches.
  • La membrane (couche) de Bowman, également connue sous le nom de lame limitante antérieure de la cornée. Il s'agit d'une couche acellulaire, constituée d'un réseau de fibrilles de collagène disposées de manière irrégulière.
  •  Substance propre (stroma cornéen). Il s'agit de la couche cornéenne la plus épaisse, qui représente environ 90 % de l'épaisseur de la cornée. Cette couche est constituée de fibres de collagène disposées parallèlement. 
  • Membrane de Descemet, également connue sous le nom de lame limitante postérieure de la cornée. Il s'agit en fait de la membrane basale de l'endothélium cornéen sous-jacent, constituée de fibres de collagène. À la périphérie de la cornée, la membrane de Descemet émet des protubérances qui font saillie dans la chambre antérieure de l'œil, appelées corpuscules de Hassall-Henle. La membrane de Descemet est continue avec le réseau trabéculaire du canal de Schlemm, et la ligne de leur jonction est appelée ligne de Schwalbe.
  • L'endothélium cornéen est constitué d'une seule couche de cellules endothéliales pavimenteuses. Il couvre toute la surface profonde de la membrane de Descemet, et il est en continuité avec l'endothélium de l'angle irido-cornéen et la surface antérieure de l'iris. L'endothélium cornéen forme une barrière entre la cornée et les structures environnantes, contrôlant de l'entrée de l'humeur aqueuse dans la cornée et le maintien d'une hydratation et d'une nutrition suffisanes de la cornée. Il est à noter que les cellules endothéliales de la cornée ne subissent pas de mitose, ce qui fait que si elles sont blessées, la surface de la cornée peut devenir opaque de façon permanente.

Vascularisation et innervation

La cornée est une structure complètement avasculaire, ce qui signifie qu'elle ne reçoit pas d'apport sanguin artériel. À la place, elle est alimentée par les nutriments de l'humeur aqueuse qu'elle reçoit par le biais du transport actif à travers sa couche endothéliale. Les artères ciliaires antérieures se terminent brusquement aux bords de la cornée, de sorte que la périphérie de la cornée absorbe certains nutriments de ces vaisseaux par diffusion.

L'innervation de la cornée provient des nerfs ciliaires longs, dont les branches forment le plexus annulaire dans l'espace périchoroïdien.

Fonction

La fonction principale de la cornée est de participer à la réfraction de la lumière. La cornée est la structure réfractaire la plus importante de l'œil, car elle possède la puissance optique la plus élevée (42 dioptries). La réfraction de la lumière se produit au centre de la cornée, où son pouvoir de réfraction est nettement plus élevé que celui de l'air atmosphérique.

La préservation de la transparence de la cornée est très importante pour le maintien de son bon fonctionnement. En cas de lésion de l'épithélium cornéen, le liquide de la chambre antérieure peut pénétrer dans le stroma cornéen et provoquer l'opacification de la cornée. 

Faisant partie de la couche externe (fibreuse) de l'œil, la cornée joue également un rôle protecteur, en protégeant les composants délicats de l'œil contre les corps étrangers.

Couche vasculaire (Uvée)

La couche vasculaire de l'œil, également connue sous le nom d'uvée ou de tractus uvéal, se compose de trois couches continues. De l'arrière vers l'avant, il s'agit de la choroïde, du corps ciliaire et de l'iris. L'iris présente une ouverture antérieure appelée pupille, tandis que la choroïde est déficiente au pôle postérieur de l'œil, là où le nerf optique (II) sort du globe oculaire.

Choroïde

La choroïde est une couche très vasculaire qui représente près de 90% du flux sanguin total de l'œil. Sa composante vasculaire est formée par les branches des artères ciliaires postérieures courtes, ainsi que par les affluents des veines vortiqueuses. La surface externe de la choroïde est fermement attachée à la surface interne de la sclère, tandis que sa surface interne est attachée à la rétine. La choroïde s'étend du point de sortie du nerf optique (II), en arrière, et au corps ciliaire, vers l’avant. La choroïde est divisée en trois couches :

  • La couche des vaisseaux contient de nombreux mélanocytes ainsi que de nombreux vaisseaux sanguins.
  • La couche capillaire qui se compose des nombreux mélanocytes et des petites branches des vaisseaux de la couche des vaisseaux.
  • La membrane de Bruch, qui se compose de cinq éléments distincts, la membrane basale de l'endothélium des capillaires de la couche capillaire, le collagène et les fibres élastiques, ainsi que la membrane basale de la couche pigmentée de la rétine.

La choroïde est innervée par les branches des nerfs ciliaires longs et courts, qui accèdent à la choroïde depuis l'espace périchoroïdien. La fonction de la choroïde est d'assurer l'approvisionnement en sang des couches externes de la rétine, et d'assurer le passage des vaisseaux sanguins de l'arrière vers l'avant de l'œil.

Corps ciliaire

Le corps ciliaire se situe en profondeur du calcar (éperon) scléral et en surface de l'ora serrata de la rétine. Il est en continuité avec la choroïde en arrière et avec l'iris en avant.

Le corps ciliaire forme un anneau complet autour de l'iris. En coupe, le corps ciliaire est de forme triangulaire. Sa base étroite est orientée vers la périphérie de l'iris, tandis que son sommet est orienté vers le côté postérieur et est en continuité avec la choroïde. La base du corps ciliaire est rugueuse et est appelée couronne ciliaire ou pars plicata, tandis que sa surface postérieure est lisse et est appelée orbiculus cialiaris ou pars plana. La couronne ciliaire donne naissance à de fines projections appelées procès ciliaires. Les intervalles entre les procès ciliaires servent de points d'attache aux fibres zonulaires du cristallin.

Structure

Le corps ciliaire se compose de trois parties :

  • L'épithélium ciliaire est un épithélium cuboïdal à double couche qui recouvre la surface profonde du corps ciliaire. La couche interne contient des cellules non pigmentées qui sont en continuité avec la partie nerveuse de la rétine en arrière. La couche postérieure est constituée de cellules pigmentées, qui sont en continuité avec l'épithélium pigmentaire de la rétine.
  • Le stroma ciliaire est composé de tissu conjonctif lâche et riche en vaisseaux sanguins, qui sont les branches des artères et des veines ciliaires. Ces vaisseaux forment le principal cercle artériel à la base du corps ciliaire, à proximité du bord périphérique de l'iris.
  • Le muscle ciliaire est un muscle lisse intégré au stroma ciliaire. Lorsque ce muscle se contracte, il tire le corps ciliaire vers l'avant. Cela entraîne le relâchement des fibres zonulaires du cristallin, ce qui permet au cristallin de rétrécir et de devenir plus convexe. Ce processus renforce le pouvoir de réfraction du cristallin et joue un rôle important dans le processus d'accommodation (mise au point).

L'innervation du corps ciliaire provient des nerfs ciliaires courts. Ces nerfs transmettent l'influx parasympathique du nerf oculomoteur (III), c'est pourquoi le muscle ciliaire est contrôlé par le système nerveux parasympathique.

Fonctions

Le corps ciliaire a plusieurs fonctions importantes :

  • Les procès ciliaires produisent l'humeur aqueuse dans la chambre postérieure de l'œil. L'humeur s'écoule à travers la pupille dans la chambre antérieure de l'œil, où elle est absorbée dans le sinus veineux scléral (le canal de Schlemm).
  • Le muscle ciliaire permet l'accommodation de l'œil.
  • Sa face postérieure fait face au corps vitré et lui fournit des glycosaminoglycanes.

Iris

L'iris est un diaphragme circulaire contractile, fortement pigmenté, analogue au diaphragme d'un appareil photo. Il contient de nombreux mélanocytes, dont le nombre varie fortement d'un individu à l'autre. Ainsi, la couleur de l'iris, ou simplement la couleur des yeux, varie du bleu clair au brun foncé. Chez les personnes qui manquent de mélanine en raison de certains problèmes de santé (par exemple l'albinisme), l'iris des yeux apparaît rouge en raison des vaisseaux sanguins visibles de l'iris.

L'iris représente la frontière entre les chambres antérieure et postérieure de l'œil. Il est situé en avant du cristallin et en arrière de la cornée, étant immergé dans l'humeur aqueuse. La périphérie de l'iris est nommée bord ciliaire. L'angle aigu formé par la racine de l'iris et la cornée est appelé angle iridocornéen (angle de la chambre antérieure). Cet angle contient le réseau trabéculaire qui facilite le drainage de l'humeur aqueuse dans le canal de Schlemm et constitue donc un point important dans le cheminement de l'humeur aqueuse. Une lésion de l'iris peut comprimer l'angle iridocornéen et obstruer l'écoulement de l'humeur aqueuse, ce qui conduit à une affection appelée glaucome à angle fermé.

L'iris contient deux muscles lisses qui lui confèrent sa propriété contractile. Il s'agit du muscle constricteur de la pupille et du muscle dilatateur de la pupille. Au centre de l'iris se trouve une ouverture circulaire appelée pupille. Le bord interne de l'iris qui délimite la pupille est appelé bord pupillaire. La taille de la pupille peut être modifiée par l'action des deux muscles pupillaires et varie généralement de 1 à 8 millimètres. Ces modifications de la taille de la pupille ont pour but de contrôler la quantité de lumière qui pénètre dans l'œil.

Faces

La face antérieure de l'iris présente de nombreux éléments de texture. Elle est divisée en deux zones : la zone centrale (pupillaire) et la zone périphérique (ciliaire). La frontière entre les deux est marquée par une ligne ondulée appelée collerette, qui se trouve à environ 2 millimètres du bord de la pupille et qui en est la région la plus épaisse.

La face antérieure est marquée par les stries radiales, qui sont les bandes de fibres de collagène convergeant vers la pupille. Les intervalles entre les stries sont appelés cryptes de Fuchs. La partie ciliaire de la face antérieure présente plusieurs lignes circulaires appelées sillons de contraction, provoqués par la dilatation de la pupille.

La face postérieure de l'iris est noire et présente de nombreux plis de contraction radiaux, en particulier dans la région pupillaire. La région ciliaire est marquée par les sillons de contraction, tout comme la face antérieure.

Vascularisation et innervation

La racine de l'iris contient un réseau artériel anastomotique circulaire appelé grand cercle artériel, formé par les artères ciliaires antérieure et postérieure. Ce cercle donne de petites branches radiales qui convergent vers le bord pupillaire de l'iris. Au niveau de la collerette de l'iris, les artères radiales s'anastomosent entre elles et forment le petit cercle artériel de l'iris.

Le drainage veineux reflète l'apport artériel ; de petites veines provenant du bord pupillaire forment le petit cercle veineux, à partir desquelles les veines les plus grosses acheminent le sang vers les veines vortiqueuses.

L'iris est innervé sensoriellement par les nerfs ciliaires long et court, branches de la division ophtalmique du nerf trijumeau (V1). Les deux muscles pupillaires reçoivent une innervation motrice autonome : 

  • Le muscle constricteur de la pupille est innervé par les fibres parasympathiques du nerf oculomoteur (III), via les nerfs ciliaires courts.
  • Le muscle dilatateur de la pupille est innervé par les fibres sympathiques du ganglion cervical supérieur.

Fonction et mouvements de la pupille

La fonction de l'iris est de contrôler la taille de la pupille grâce à l'action des muscles sphincter et dilatateur de la pupille.

  • La dilatation de la pupille est appelée mydriase. La mydriase est le résultat de la contraction du muscle dilatateur de la pupille. Elle se produit lorsque l'intensité lumineuse est faible, ainsi que dans les états de peur et d'excitation (prédominance sympathique).
  • La contraction de la pupille est appelée myosis. Elle résulte de la contraction du muscle constricteur de la pupille. Le myosis se produit dans des conditions de forte intensité lumineuse, de convergence (mouvement simultané vers l'intérieur des deux yeux l'un vers l'autre) et de sommeil.

Couche nerveuse (rétine)

La rétine est la couche la plus interne du globe oculaire qui s'étend du site de sortie du nerf optique (II) au bord postérieur du corps ciliaire. C'est un site où l'image de l'environnement est convertie en impulsions neurales qui sont transmises au cerveau via le nerf optique (II) pour être interprétées et analysées.

La rétine se compose de deux parties : la rétine neurosensorielle interne et l'épithélium pigmentaire rétinien (EPR) externe. L'espace potentiel entre les deux couches est appelé espace sous-rétinien. Dans des conditions normales, les couches adhèrent l'une à l'autre et cet espace est vide. L'extrémité antérieure de la rétine, à sa jonction avec le corps ciliaire, est appelée ora serrata. À cet endroit, la rétine interne est fermement attachée à l'EPR externe. A noter que certains auteurs considèrent que l'épithélium ciliaire fait partie de la rétine, étant donné qu'ils sont en continuité l'un avec l'autre. Ils le désignent comme la couche non visuelle de la rétine.

Il existe quelques repères topographiques de la rétine qu'il convient de préciser pour faciliter l'orientation ;

  • La macula lutea (tâche jaune) est une zone située au centre de la couche rétinienne postérieure. C'est le site où la vision est la plus claire car elle contient le plus grand nombre de cellules photoréceptrices. La macula lutea présente une dépression peu profonde en son centre, appelée fovéa.
  • Le disque optique est situé à 3 millimètres médialement  de la macula lutea ;  c'est l'endroit où le nerf optique (II) quitte l'œil. Le disque optique ne contient aucune cellule photoréceptrice, c'est pourquoi il est également connu sous le nom de "point aveugle" de l'œil.

Une ligne verticale passant par la fovéa divise la rétine en deux moitiés, l'une nasale et l'autre temporale. Une ligne horizontale passant par la fovéa divise les moitiés en quatre quadrants : temporal supérieur, temporal inférieur, nasal supérieur et nasal inférieur.

En termes d’anatomie microscopique, la rétine est constituée de 10 couches. De la plus profonde à la plus superficielle, elles sont :

  • la membrane limitante interne
  • couche des fibres du nerf optique
  • couche des cellules ganglionnaires
  • couche plexiforme interne
  • couche nucléaire interne
  • couche plexiforme externe
  • couche nucléaire (granuleuse) externe
  • membrane limitante externe
  • couche  des bâtonnets et des cônes.

Ces neuf premières constituent la neurorétine, tandis que la dernière est l'épithélium pigmentaire rétinien (EPR).

Neurorétine

La neurorétine, ou rétine neurale, contient 6 types de cellules réparties dans ses neuf couches :

  • Les photorécepteurs. Ils se composent de bâtonnets et de cônes. Les bâtonnets sont des cellules cylindriques adaptées à l'absorption de la lumière faible. Les cônes sont les cellules coniques qui sont responsables de la production des images en niveaux de gris. Les cônes sont les cellules coniques spécialisées dans la lumière de haute intensité, permettant la vision des couleurs. La répartition des cônes et des bâtonnets varie sur la surface de la rétine ; les bâtonnets sont absents dans la fovéa centralis et leur densité augmente vers la périphérie de la rétine. Les cônes, à l’inverse, sont les plus abondants à la fovéa, leur nombre diminuant vers la périphérie.
  • Les cellules bipolaires. Ces cellules possèdent un axone à une extrémité et une arborescence dendritique à l'autre extrémité de leur corps cellulaire. Elles sont orientées radialement dans la rétine, l'arborescence dendritique faisant synapse avec les bâtonnets et les cônes, et l'axone étant dirigé vers les couches profondes de la rétine. Ces cellules sont les neurones de deuxième ordre de la voie visuelle, car elles recueillent les informations collectées par les cellules photoréceptrices et les transmettent aux cellules ganglionnaires.
  • Cellules ganglionnaires. Ces cellules sont les neurones de troisième ordre de la voie visuelle. Ce sont des cellules multipolaires qui font synapse avec les cellules bipolaires et amacrines par l'intermédiaire de leurs dendrites. Elles possèdent de longs axones non myélinisés qui partent de leur extrémité basale. Les axones prennent un virage horizontal prononcé et convergent vers le disque du nerf optique. Ils traversent la lame criblée de la sclérotique, après quoi ils deviennent myélinisés. Les axones des cellules ganglionnaires constituent donc le nerf optique (II).
  • Cellules horizontales. Ces cellules sont réparties autour des sommets des bâtonnets et des cônes et font synapse avec eux. En outre, elles possèdent de longs processus qui font synapse avec les cellules ganglionnaires éloignées. La fonction de ces cellules est de libérer le neurotransmetteur inhibiteur GABA qui inhibe les cellules ganglionnaires distantes. Ce processus permet au nerf optique de transmettre les signaux des photorécepteurs les plus excités, contribuant ainsi à la formation d'une image claire.
  • Les cellules amacrines. Elles sont dispersées à proximité des cellules ganglionnaires et font synapse avec les dendrites des cellules ganglionnaires et les axones des cellules bipolaires. Les cellules bipolaires stimulent les cellules amacrines, qui à leur tour stimulent les cellules ganglionnaires avec lesquelles elles font synapse. Par conséquent, les cellules amacrines constituent la connexion indirecte entre les cellules bipolaires et les cellules ganglionnaires et leur fonction est de moduler le processus photoréceptif en s'assurant que toutes les cellules ganglionnaires concernées sont stimulées.
  • Cellules de soutien. Les cellules de soutien les plus abondantes sont les cellules de Müller, qui sont dispersées dans l'ensemble de la rétine neurale. Les cellules de Müller présentent de nombreux processus radiaux qui se connectent aux cellules photoréceptrices. Ces connexions se présentent sous la forme d'une couche dense appelée membrane limitante externe. Les processus des cellules de Müller atteignent la surface antérieure de la rétine, où ils présentent une dilatation terminale couverte par la membrane basale. Cette terminaison forme une autre bande dense, appelée membrane limitante interne. Outre les cellules de Müller, la rétine comporte des astrocytes rétiniens, des cellules gliales périvasculaires, et des cellules microgliales.

Ces six types de cellules sont répartis de manière à former les 9 couches de la neurorétine :

  1. La membrane limitante interne (décrite ci-dessus).
  2. La couche des fibres nerveuses est constituée des axones des cellules ganglionnaires qui convergent vers le disque optique. 
  3. La couche des cellules ganglionnaires est constituée des noyaux des cellules ganglionnaires. 
  4. La couche plexiforme interne comprend les synapses entre les cellules bipolaires, amacrines et ganglionnaires.
  5. La couche nucléaire interne est constituée des noyaux des cellules bipolaires, horizontales, amacrines et de Müller.
  6. La couche plexiforme externe est constituée des synapses entre les processus terminaux des bâtonnets et des cônes, les cellules bipolaires et horizontales.
  7. La couche nucléaire externe est constituée des noyaux des cônes et des bâtonnets. 
  8. La membrane limitante externe (décrite ci-dessus).
  9. La couche des bâtonnets et des cônes, qui contient les cellules photoréceptrices.

Épithélium pigmentaire rétinien (EPR)

L'épithélium pigmentaire rétinien est la couche la plus profonde de la rétine, qui repose sur la membrane de Bruch de la choroïde. Il s'agit d'une couche de cellules cuboïdales qui s'étend du disque optique à l'ora serrata. En avant, il est en continuité avec l'épithélium pigmentaire du corps ciliaire.

Les cellules de l'EPR contiennent une grande quantité de pigments sombres. Leur fonction est d'absorber la lumière qui traverse la rétine et d'empêcher sa réflexion vers la couche neurosensorielle. Cette caractéristique est très importante pour une vision claire. En outre, les cellules de l'EPR contribuent à nourrir la rétine et forment la barrière hématorétinienne. La barrière est composée de jonctions serrées entre les cellules de l'EPR et a pour fonction d'empêcher la diffusion de molécules volumineuses et/ou toxiques de la choroïde vers la rétine.

Vascularisation

Les couches 1 à 6 de la rétine sont vascularisées par les branches de l'artère centrale de la rétine, tandis que les couches 7 à 10 sont vascularisées par les capillaires de la choroïde.

Les milieux réfractifs du globe oculaire

Les milieux réfractifs de l'œil sont les structures qui aident à focaliser le rayon lumineux sur la rétine où il peut être détecté par les photorécepteurs. L'œil humain comporte quatre milieux réfractifs : la cornée, le corps vitré, le cristallin et l'humeur aqueuse. La cornée étant décrite plus haut, nous nous concentrerons ici sur le cristallin, le corps vitré et l'humeur aqueuse.

Cristallin

Le cristallin est une structure circulaire biconvexe située en avant du corps vitré et en arrière de l'iris. Le bord externe du cristallin (équateur) divise le cristallin en faces antérieure et postérieure. Les points centraux de ces faces sont appelés pôles et sont reliés par une ligne imaginaire appelée axe du cristallin.

Une caractéristique pratique du cristallin est qu'il peut modifier son pouvoir dioptrique en changeant de forme, ce qui rend son pouvoir réfractif flexible, contrairement à tout autre milieu réfractaire de l'œil. Bien que la cornée soit la structure réfractaire la plus puissante, la contribution du cristallin, qui peut atteindre 21 dioptries, est importante pour le maintien d'une vision claire.

Le cristallin est formée de trois parties :

  • La capsule, qui enveloppe la surface extérieure du cristallin.
  • L'épithélium du cristallin, qui est une couche de cellules épithéliales cubiques situées dans la profondeur de la capsule du cristallin.
  • Les fibres du cristallin, qui sont en fait des cellules épithéliales allongées et transformées, constituent la majeure partie de la substance du cristallin.

Le cristallin est maintenu en place par une série de petites bandes ligamentaires qui s'étendent de processus ciliaire à l'équateur du cristallin. Ces fibres sont connues sous le nom de fibres zonulaires (zonule de Zinn). Collectivement, les fibres zonulaires sont appelées ligament suspenseur du cristallin.

Ce ligament joue un rôle important dans la modification de la forme du cristallin lors du processus d'accommodation de l'œil. Au repos, lorsque la personne regarde au loin, le corps ciliaire maintient une tension sur les zonules qui maintiennent le cristallin dans un état "aplati". Lorsque la mise au point se fait sur des objets proches, les muscles ciliaires se contractent, ce qui entraîne le relâchement du ligament suspenseur du cristallin. Cela permet à la lentille d'augmenter sa courbure antérieure, ce qui se traduit par une augmentation du pouvoir de réfraction. Le myosis de la pupille se produisant simultanément, les rayons lumineux sont focalisés pour traverser la partie centrale la plus épaisse du cristallin et être dirigés vers la rétine.

Corps vitré 

Le corps vitré est la plus grande structure du globe oculaire, occupant les quatre cinquièmes de l'œil. Elle s'insère dans la concavité de la rétine, en étant postérieure au cristallin. La concavité antérieure adaptée à la convexité du cristallin s'appelle la fosse hyaloïde.

Le corps vitré est une structure gélatineuse, avec un cortex dense qui s'attache aux structures environnantes. Son noyau est plus lâche et présente un canal étroit et quelque peu oblique qui s'étend du disque optique au pôle postérieur du cristallin. Ce canal est appelé canal hyaloïde et sert à transmettre l'artère hyaloïde au cours de la vie fœtale, période à laquelle elle alimente le cristallin. La fonction du corps vitré est de contribuer à la réfraction de la lumière, bien que son indice dioptrique soit nettement inférieur à celui de la cornée et du cristallin.

Humeur aqueuse

L'humeur aqueuse est un liquide riche en nutriments qui remplit les chambres antérieure et postérieure de l'œil. La quantité d'humeur aqueuse dans un œil humain sain est de 200 microlitres. L'humeur aqueuse est produite par les procès ciliaires et acheminée dans la chambre postérieure de l'œil. 

L'humeur passe ensuite entre les fibres zonulaires, puis à travers l'iris, pour atteindre la chambre antérieure de l'œil. En outre, l'humeur aqueuse traverse le réseau trabéculaire du canal de Schlemm et s'y draine. La fonction de l'humeur aqueuse est de nourrir le cristallin et la cornée, qui sont dépourvus d'approvisionnement artériel (avasculaire).

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Kim Bengochea Kim Bengochea, Université Regis, Denver
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